Neil Gaiman, l'imagination et moi
- Silvia Vannozzi
- 29 déc. 2023
- 4 min de lecture

Mon inspirateur (ou mieux l'un de mes inspirateurs) a dit, lors d'une conférence pour promouvoir la lecture et la valeur des bibliothèques :
"Nous tous – adultes et enfants, écrivains et lecteurs – nous avons l’obligation de rêver. Une obligation d’imaginer. Il est facile de se conduire comme si personne ne pouvait rien changer, comme si nous étions dans un monde où la société est énorme et l’individu moins que rien ; un atome dans un mur, un grain de riz dans un champ. Mais la vérité, c’est que les individus changent sans cesse leur monde, les individus fabriquent l’avenir, et ils le font en imaginant que les choses peuvent être différentes"

et toujours lors de cette conférence il a ajouté des perles de "sagesse" sur les lectures aptes ou non à la jeunesse :
"(…) Je ne crois pas qu’il existe de mauvais livre pour enfants. De temps en temps, la mode pousse des adultes à désigner une catégorie de livres pour enfants, un genre, peut-être, ou un auteur, et à déclarer que ce sont de mauvais livres, des livres qu’il faudrait empêcher les enfants de lire. J’ai vu ça se produire mainte et mainte fois ; on a déclaré qu’Enid Blyton était un mauvais auteur, R. L. Stine et des dizaines d’autres. On a reproché aux bandes dessinées de propager l’illettrisme.
C’est du pipeau. C’est du snobisme et de la sottise. (…)"
Je pense que seul la pédanterie d'un monde "adulte et raisonnable" a crée le mythe de la littérature "sérieuse" pour la jeunesse.
Mais je laisse à nouveau la parole à Neil : "(…) La fiction peut vous présenter un monde différent. Elle peut vous emmener où vous n’avez jamais été. Une fois que vous aurez visité d’autres mondes, comme les gens qui ont goûté aux fruits du pays des Fées, vous ne vous satisferez plus entièrement du monde dans lequel vous avez grandi. Le mécontentement est une bonne chose : des gens mécontents peuvent modifier et améliorer leur monde, le laisser meilleur, le laisser différent. (…)

(…) Je crois que nous avons obligation de lire par plaisir, en tous lieux, publics et privés. Si nous lisons par plaisir, si d’autres nous voient lisant, alors nous apprenons, alors nous exerçons nos imaginations. Nous montrons aux autres que lire est une bonne chose. (…)
(…) Nous avons obligation de faire la lecture à haute voix à nos enfants. De leur lire des choses qui leur plairont. De leur lire des histoires dont nous sommes déjà lassés. De jouer les voix pour les rendre intéressantes, et de ne pas cesser de leur faire la lecture juste parce qu’ils ont appris à lire. Utilisez le moment de la lecture à voix haute comme un moment d’intimité, un moment où l’on ne regarde pas son téléphone, où l’on met de côté les distractions du monde. (…)"

Voilà : lire des choses qu'il leur plairont ! c'est si simple que ça ? oui et je suis sûre que ,si cette règle était appliquée par l'Education Nationale, elle changerait de manière bénéfique le niveau moyen des étudiants français, que des statistique alarmantes définissent très bas,
Oui parce que : "(…) Nous avons une obligation d’employer le langage. De nous astreindre : de découvrir ce que les mots signifient et comment les déployer, de communiquer de façon claire, pour dire ce que nous voulons dire. Nous ne devons pas chercher à figer le langage, ou à le faire passer pour une chose morte qu’on doit révérer ; nous devrions l’employer comme une créature vivante, fluctuante, qui emprunte des mots, qui permet aux sens et aux prononciations d’évoluer avec le temps (…)" et la clé pour enrichir son langage est la lecture, lire tout même du fantastique des contes des BD, parce que
"(…) On a un jour demandé à Albert Einstein comment nous pouvions rendre nos enfants plus intelligents. Sa réponse a été à la fois simple et sage. « Si vous voulez que vos enfants soient intelligents, a-t-il dit, lisez-leur des contes de fées. Si vous voulez qu’ils soient plus intelligents, lisez-leur plus de contes de fées. »
Il comprenait la valeur de la lecture, et de l’imagination. J’espère que nous pourrons donner à nos enfants un monde dans lequel on leur fera la lecture, où ils liront, imagineront et comprendront. (…) "
car "(…) Tous, mouvements politiques ou mouvements personnels, ont commencé avec des gens qui imaginaient une autre façon d’exister. (…)"
et oui et nous les adultes
" (…) Nous avons une obligation de rendre belles les choses. De ne pas laisser le monde plus laid que nous l’avons trouvé, de ne pas vider les océans, de ne pas abandonner nos problèmes à la génération suivante. Nous avons une obligation de nettoyer ce que nous avons sali, de ne pas transmettre à nos enfants un monde que, faute de vision à long terme, nous avons gâché, dépouillé et mutilé. (…) "
Voilà pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l’imagination.
Ici vous avez pu lire des morceaux extraits d'une conférence de Neil Gaiman . et si vous voulez vous lancer dans la totalité de cette belle intervention inspirante vous pouvez la retrouver ici :
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